Lundi 17 octobre 2007 15h40

Le World Trade Center a toujours exercé une fascination sur moi. Nous sommes nés quasiment la même année et ces deux tours jumelles symbolisaient à mes yeux quelque chose de grandiose, à l'autre bout du monde.

Je ne suis bien sur pas le seul à les admirer, elles sont l'image de la modernité, et d'une ville triomphante.

Mais pour moi rien de tout cela.

En 1979, alors que je vivais dans un minuscule village du Lot près de Cahors, mon grand-pêre me sachant curieux de nature decida de m'abonner à un nouveau magazine, qui se nommait GEO, et qui allait me donner à découvrir des merveilles. Quelle ne fut pas ma surprise de voir sur le numéro 2, en couverture, une sublime photo des deux soeurs, avec un titre prometteur de dossier complet sur ces tours de l'impossible. Je passais des heures à lire cet article, des semaines à y revenir, les dessinant, me révant les explorer, examinant à la loupe tous les détails de la construction, le nombre des étages bien sur, la vitesse des ascenceurs, le nombre déconcertant de gens qu'elles abritaient, et qui veillaient au bon fonctionnement de ce monde vertical.

1999. Ce fut - enfin - l'année durant laquelle j'allais pouvoir les voir, les approcher. J'étais bien sur envouté à l'idée de traverser l'Atlantique, et découvrir NYC. Mais cela semblait surtout être pour moi des retrouvailles avec un rêve d'enfant.

L'avion se posa à Newark dans le New Jersey, non sans avoir (dieu merci j'etais du bon coté !) fait un passage devant les tours, au loin, noyées dans la brume. J'etais surexcité. Je ne connaissais rien à NYC, mes amis Tico et Isa m'avaient donné l'adresse de leur appartement à Astoria dans le Queen's, avec plan de métro et recommendations depuis l'aéroport.

Mais je ne pu attendre, descendant de l'avion j'allais me renseigner comment rejoindre le World Trade Center, même si j'étais évidement chargé, même si ce n'était pas vraiment sur la route du Queen's, même si j'avais 10 jours pour revenir les voir.

Il faisait grand froid, tempête de grêle, et j'ai donc pris un bus direct pour le WTC. Je me souviens de ce jour où je suis allé à leur pied, la tête dans les nuages, le visage fouetté par la pluie, je souriais, j'avais envie de les prendre dans mes bras comme on s'aggripe à un vieux chène.

Je passais 10 jours (d'extase quotidienne) sous le regard bienveillant de mes grandes soeurs, et gardais le meilleur pour la fin. Le dernier jour, en fin d'après-midi, je decidais d'aller enfin les arpenter, et monter au sommet. La température était douce, les lumières de Manhattan lentement s'allumaient, et j'y ai vu le plus fantastique coucher de soleil qu'il m'ait été donné de voir... J'avais malheureusement dans mon appareil ma fidèle peliculle Noir & Blanc Kodak Tmax 400 qui ne pourra pas en témoigner le spectre incroyable de couleurs ! (voir image ci-dessous)

Nul besoin bien sur de raconter la suite, et le choc que j'imagine pour tous les new-yorkais alors que moi si loin en Europe j'en étais malade. J'ai juste essayé l'an dernier de reprendre la même photo qu'en 1999, mais sans elles cette fois, avec ce GRAND VIDE, comme un silence assourdissant.

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