23 juillet 04

Il y a deux jours j’étais coincé entre une barrière de montagnes dans le Sinaï et la mer rouge, à mes pieds, n’offrait qu’un doux clapotis, les vagues ne pouvant dépasser la barrière de corail.

Je n’avais comme toit qu’un soleil brûlant, royal, un soleil qu’on ne peut regarder dans les yeux, un soleil que l’on fuit, se cachant de son regard, courant sur le sable tel un tapis de braises pour se réfugier à l’ombre, n’importe où, tel un « chat perché » à l’échelle du monde.

Puis le soleil tire sa révérence, il quitte ses sujets, le rideau de ciel multicolore s’assombrit, la montagne se découpe et tout devient nuit noire, et les étoiles prennent alors le devant de la scène, brillant de milles feux, elles rivalisent de leurs effets pour se faire remarquer, certaines clignotent, d’autres hurlent de lumière, certaines encore se jettent à corps perdu dans l’atmosphère pour nous offrir dans un trait éclatant, vif comme l’éclair leur dernier soupir…

Assis sur mes coussins multicolores, je m’emplis de ces ondes, de la beauté immense de ce spectacle, grand comme l’univers, et le silence, le calme qui m’entourent, me donnent une impression d’éternité, le rythme de mon cœur ralenti, le temps n’existe plus, je suis au premier rang d’un théâtre éternel.

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